Litige relatif à une promesse d'embauche
Bonjour, Je suis alternante dans une entreprise dans laquelle je n’ai pas encore signer mon contrat pour les raisons suivantes : - Ma promesse d’embauche m’indique une rémunération à 80% du smic brut hôtelier. - Mon contrat m’indique une rémunération à 53% du smic brut hôtelier. Ma promesse d’embauche date de février 2020, cela fait donc un an que je prépare mon déménagement de Bordeaux pour vivre à Lyon. J’ai engager énormément de frais pour cette installation et pour les futurs mois loins de chez moi. Je me retrouve aujourd’hui dans l’embarras car il est impossible pour moi de vivre avec 53% du smic. Je ne peux donc pas signer ce contrat en l’état. En faisant quelques recherches sur internet, j’ai cru comprendre que tant que le contrat n’est pas signé, la promesse d’embauche fais office de contrat et que sans accord des deux parties les deux documents doivent présenter les mêmes clauses. J’aimerai dans un premier temps que vous me confirmiez cette affirmation si elle est juste. Pour vous aider dans la résolution de mon problème, le quiproquo dans le pourcentage de rémunération viens du fait que en 1ère année d’alternance l’étudiant touche 53% du smic au minimum et en 3ème année l’étudiant touche 78% du smic au minimum. Or, j’étais en stage alterné, d’où la confusion. La conclusion finale à cette confusion est que je suis en 1ère année d’alternance et non pas en 3ème. J’aimerai savoir s’il est possible pour moi de faire appliquer les clauses de ma promesse d’embauche et si non est ce que l’entreprise est en droit de me licencier si je ne signe pas le contrat car il n’est pas le même que la promesse d’embauche ?
Réponse de Maître Hashtag Avocats
Madame, Monsieur,
Nous comprenons des faits que vous êtes une alternante en première année qui réalise actuellement un stage alterné. Une promesse d’embauche offrant 80% du smic vous a été proposée par une entreprise mais le contrat officiel ne comporte finalement que 53% de ce montant. Ce qui ne correspond pas aux chiffres prévus dans la promesse d’embauche. De ce fait, vous n’avez pas encore signé le contrat qui vous a tout de même fait engager des frais importants. Vous vous demandez si cette promesse d’embauche fait acte de contrat jusqu’à la signature de celui-ci, si les clauses restent inchangées dans cette transition et si l’entreprise est en droit de vous licencier en cas de refus de signature.
En principe, la promesse unilatérale est définie à l’article 1124 du code civil « un contrat par lequel une partie, le promettant, accorde à l’autre partie, le bénéficiaire, le droit d’opter pour la conclusion d’un contrat dont les éléments essentiels sont déterminés et pour la formation duquel ne manque que le consentement du bénéficiaire. La révocation de la promesse pendant le temps laissé au bénéficiaire pour opter n’empêche pas la formation du contrat promis ». En l’espèce, la promesse d’embauche de l’entreprise est un acte qui vous promet un engagement. De ce fait, si la promesse de votre futur employeur contient les éléments essentiels du contrat d'alternance, soit les caractéristiques du poste à pourvoir, la date mais également la rémunération; alors vous pourrez forcer l'employeur a assurer ce contrat. Donc, si ce document respecte les conditions susvisées, vous pourrez vous préavaloir de ce contrat de travail et il ne peut pas être modifié.
De plus, en droit, l’article 1194 dispose que « les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que leur donnent l'équité, l'usage ou la loi » et l'article L 1232-1 du code du Travail ajoute que "tout licenciement pour motif personnel est motivé dans les conditions définies par le présent chapitre. Il est justifié par une cause réelle et sérieuse". En l’espèce, la confusion qui s’est opérée concernant votre année d’alternance ne peut pas être remise en cause et l’entreprise est obligé de suivre les engagements de sa promesse comme cités dans le contrat. Une modification de cette promesse ne peut être faite uniquement par un accord de volonté entre vous et l’entreprise. En cas de rupture de cette promesse par l’entreprise, elle irait à l'encontre de la loi. Cela aurait des conséquences grave pour l’entreprise car cela serait équivalent à un licenciement sans cause réelle et sérieuse.
En conclusion : la promesse d’embauche est effectivement considéré comme un contrat de travail une fois que vous en avez accepté les termes et vous pourrez tout à fait faire appliquer les clauses comprises au sein de cette promesse. Si l’entreprise ne souhaite pas trouver cet accord et rompre la promesse, il vous sera possible d’effectuer une action en justice pour demander des indemnités conventionnelles, des indemnités de rupture le cas échéant et des indemnités compensatrices même si vous n’avez pas encore commencé à travailler. De plus, vous pourrez également demander des dommages et intérêts compte tenu des frais qui vous avez engagé pour le déménagement et pour le préjudice moral. L'entreprise n'est donc pas en droit de vous licencier si vous n'acceptez pas de signer le nouveau contrat dont les clauses ne sont pas identiques à votre promesse d'embauche.
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