Rupture de la période d'essai : pouvez-vous percevoir le chômage ?

Temps de lecture : 7 minutes
Par : Barbara Göller
Mis à jour le 15/09/2020

L'essentiel
  • La période d'essai correspond à une période en début du contrat de travail, durant laquelle il est simple pour l'employeur ainsi que pour le salarié de mettre fin au contrat de travail.
  • Il est important de savoir que la rupture de la période d'essai ne donne pas toujours lieu au versement de l'allocation chômage.
  • Pour cela, la rupture doit être décidée par l'employeur. Effectivement, seule la privation involontaire d'emploi donne lieu au versement du chômage.
  • De plus, le salarié doit avoir été embauché par l'entreprise plus de 65 jours avant la rupture.
  • L'abandon de poste (par exemple du fait du non-respect du délai de prévenance) n'a pas d'impact sur votre droit de percevoir l'allocation chômage.

La plupart des contrats de travail commencent par une période d’essai, dont le but est de permettre à l’employeur ainsi qu’au salarié de déterminer s’ils souhaitent poursuivre ou non la collaboration. Si ce n’est pas le cas, il est possible de librement rompre la période d’essai. Mais est-ce que la rupture de la période d’essai vous donne droit au chômage ? Si oui, dans quelles conditions ? Pas d’inquiétude, on vous explique ce que vous devez savoir !

Rupture de la période d'essai et droit au chômage Pôle emploi

💡 La période d’essai est une période qui permet à l’employeur ainsi qu’à son salarié de tester leur collaboration :

  • d’une part, elle permet à l’employeur de s’assurer que le salarié qu’il embauche convient bien à son poste
  • d’autre part, elle permet au salarié de s’assurer que les fonctions qui lui sont conférées lui conviennent.

Dans ce but, la rupture du contrat de travail déjà conclu est facilitée durant cette période.

👉 Ainsi, l’employeur peut mettre fin au contrat de travail sans passer par la procédure de licenciement habituellement nécessaire. De la même manière, vous avez la possibilité de démissionner de façon plus souple en rompant votre période d'essai.

Or, la perte d'un emploi donne sous certaines conditions droit à l'allocation chômage (aussi appelée allocation d'aide de retour à l'emploi).

🙅‍♀️ Ce n'est néanmoins que le cas lorsque vous êtes involontairement privé d'un emploi, tel que par exemple dans le cas d'une démission. Effectivement, la démission ne donne droit au chômage que dans des cas spécifiques.

Or, dans le cadre de la période d'essai, des règles particulières s'appliquent : effectivement, vous ne pouvez pas automatiquement percevoir le chômage à la suite d'une période d'essai.

Rupture de la période d'essai après 65 jours et chômage

💰 Concernant l'obtention de l'allocation chômage par Pôle emploi à la suite d'une période d'essai, il faut tout d'abord distinguer selon que le salarié ou l'employeur est à l'origine de la rupture de la période d'essai.

L'employeur met fin à la période d'essai

En principe, ce n'est qu'en cas de privation involontaire d'emploi que vous pouvez bénéficier de l'assurance chômage. Or, c'est le cas lorsque l'employeur met fin à la période d'essai.

👉 A nouveau, deux situations sont alors à distinguer :

  • lorsque la rupture de la période d'essai a lieu avant l'expiration d'un délai de 65 jours après l'embauche, cette période d'essai ne vous donne pas le droit de percevoir l'allocation chômage (sauf si vous avez travaillé au moins 3 ans sans interruption avant cette période d'essai)
  • lorsque la rupture de la période d'essai a lieu après l'expiration d'un délai de 65 jours après l'embauche, vous avez la possibilité de percevoir l'allocation chômage (cela vaut de la même manière lorsque vous avez démissionné de votre précédant emploi).

Le salarié met fin à la période d'essai

La situation est en revanche différente lorsque vous prenez vous-même la décision de mettre fin à la période d'essai. Dans ce cas, seules certaines exceptions vous permettent de bénéficier de l'allocation chômage.

🔦 Effectivement, comme dans l'hypothèse d'une démission, le chômage pourra être perçu dans certains cas exceptionnels, dont voici quelques exemples :

  • vous êtes amené à déménager dans un lieu ne permettant pas la poursuite de votre activité professionnelle
  • vous souhaitez créer ou reprendre une entreprise
  • votre employeur ne vous a pas correctement payé vos salaires.

Bon à savoir 📝: la démission est alors considérée comme démission légitime et vous pouvez percevoir l'allocation d'aide au retour à l'emploi.

Abandon de poste pendant la période d'essai

Obligation de respecter un délai de prévenance

La rupture de la période d'essai est libre, tant pour l'employeur que pour le salarié. Cependant, il est important de suivre une procédure de rupture lorsque vous souhaitez, en tant que salarié, mettre fin à votre période d'essai. A défaut, vous commettez un abandon de poste.

Bon à savoir 📝: l'abandon de poste est également un motif de licenciement dans le cadre d'un contrat de travail, après expiration de la période d'essai.

Ainsi, deux étapes doivent être respectées lors de la rupture de la période d'essai :

  1. tout d'abord, vous devez avertir votre employeur de votre volonté de quitter votre poste
  2. ensuite, vous devez veiller au respect d'un délai de prévenance.

⏳ Le délai de prévenance est comparable au préavis, mais sa durée est plus courte dans le cadre d'une rupture de période d'essai. Effectivement, lorsque vous êtes à l’initiative de la rupture de la période d'essai, voilà la durée du préavis que vous serez tenu de respecter :

Durée de présence du salariéDélai de prévenance
Moins de 8 jours24 heures
Plus de 8 jours48 heures

Conséquences de l'abandon de poste

Si vous ne vous présentez plus à votre poste sans en avoir averti votre employeur ou que vous ne respectez pas le délai de préavis, l'employeur est dans un premier temps tenu de vous verser votre salaire. Cependant, il pourra par la suite saisir le conseil de prud'hommes afin de récupérer les salaires qu'il vous a indûment versé.

💡 L'abandon de poste n'aura en revanche pas d'impact sur votre droit à percevoir ou non une allocation d'aide au retour à l'emploi.

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