Coronavirus : les personnes vulnérables

Temps de lecture : 5 minutes
Par : Clémentine Vaure
Mis à jour le 13/07/2020

L'essentiel
  • Vous êtes considéré comme une personne vulnérable si vous risquez de contracter une forme grave du Coronavirus. Si vous avez une affection longue durée (ALD), vous êtes également considéré comme une personne vulnérable.
  • Depuis le début du confinement, vous pouvez alors bénéficier d'un arrêt de travail pour vulnérabilité.
  • Désormais, vous pouvez bénéficier du chômage partiel depuis le 1er mai 2020.
  • Ce dispositif est possible uniquement si vous ne pouvez pas travailler à distance.
  • Vous bénéficiez également de ce dispositif de chômage partiel si vous vivez avec une personne vulnérable.

Vous êtes considéré comme vulnérables ? Ou vous vivez avec une personne vulnérable ? Dans ce cas, vous devez prendre des précautions face à l'épidémie du Coronavirus. On vous explique tout !

Les personnes vulnérables face au Coronavirus

💡 Vous êtes considéré comme une personne vulnérable, si vous risquez de développer une forme grave d'infection au Coronavirus.

Les personnes vulnérables sont définies par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) :

  • les personnes âgées de 65 ans et plus ;
  • les femmes enceintes dans leur 3e trimestre ;
  • les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée, une insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
  • les malades atteints de cirrhose au stade B au moins  ;
  • les patients aux antécédents cardiovasculaires (hypertension artérielle, antécédents d'accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque) ;
  • les diabétiques insulinodépendants ou présentant des complications secondaires à leur pathologie (micro ou macro angiopathie) ;
  • les insuffisants respiratoires chroniques sous oxygénothérapie ou asthme ou mucoviscidose ou toute pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d'une infection virale ;
  • les personnes avec une immunodépression :
    • médicamenteuses : chimiothérapie anti cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive ;
    • infection VIH non contrôlé avec des CD4 ;
    • consécutive à une greffe d'organe solide ou de cellules souche hématopoïétiques ;
    • atteint d'hémopathie maligne en cours de traitement ;
    • présentant un cancer métastasé ;
  • les personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 30kg/m²).

Les personnes en affection de longue durée (ALD) : vulnérables face au Coronavirus

💡Face à l'épidémie du Coronavirus, les personnes en affection de longue durée (ALD) sont également considérées comme des personnes vulnérables : 

  • accident vasculaire cérébral invalidant ;
  • insuffisances médullaires et autres cytopénies chroniques ;
  • artériopathies chroniques avec manifestations ischémiques ;
  • insuffisance cardiaque grave, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires graves, cardiopathies congénitales graves ;
  • maladies chroniques actives du foie et cirrhoses ;
  • déficit immunitaire primitif grave nécessitant un traitement prolongé, infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ;
  • diabète de type 1 et diabète de type 2 ;
  • formes graves des affections neurologiques et musculaires (Neuromyopathies et autres, myasthénies et autres affections neuromusculaires) ;
  • hémoglobinopathies, hémolyses chroniques constitutionnelles et acquises sévères (drépanocytose) ;
  • maladie coronaire ;
  • insuffisance respiratoire chronique grave ;
  • maladies métaboliques héréditaires nécessitant un traitement prolongé spécialisé ;
  • mucoviscidose ;
  • néphropathie chronique grave et syndrome néphrotique primitif ;
  • paraplégie ;
  • vascularites, lupus érythémateux systémique, sclérodermie systémique ;
  • polyarthrite rhumatoïde évolutive ;
  • rectocolite hémorragique et maladie de Crohn évolutives ;
  • sclérose en plaques ;
  • spondylarthrite grave ;
  • suites de transplantation d'organe ;
  • tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique.

Personnes vulnérables et chômage partiel 

Vous êtes considéré comme une personne vulnérable. Dans ce cas, il est fortement recommandé de rester chez vous depuis le début du confinement. Vous bénéficiez alors d'un arrêt de travail pour vulnérabilité.

Depuis le 1er mai 2020, vous pouvez basculer au chômage partiel. Cependant, vous bénéficiez de ce dispositif uniquement si vous ne pouvez pas faire de télétravail.

⚠️🏡 IMPORTANT : si vous vivez avec une personne considérée comme vulnérable, vous pouvez également bénéficier du dispositif d'activité partielle.

Dans ce cas, pour bénéficier de ce dispositif, vous devez transmettre à votre employeur un certificat d'isolement, adressé par l'Assurance maladie ou établi par votre médecin traitant.

📅 Ce certificat est délivré pour une durée indéterminée : il est ainsi valable aussi longtemps que le seront valables les mesures exceptionnelles d'activité partielle.

Or, pour le moment, aucune date de fin n'est prévue et vous pouvez ainsi continuer de bénéficier de ce dispositif de chômage partiel, et ce même en cette nouvelle phase de déconfinement.

🔦 Plus précisément, ces mesures sont valables «  jusqu’à une date fixée par décret et au plus tard le 31 décembre 2020 ». Or, pour le moment, aucun décret en ce sens n'a été pris.

Pour que vous puissiez bénéficier du chômage partiel, votre employeur procède à une déclaration d'activité partielle sur le site du Gouvernement ou sur le site du CESU pour les employeurs particuliers.

👩‍👧‍👦 Bon à savoir : si vous avez une nounou, ou une assistante maternelle, vous êtes considéré comme employeur particulier.

Si vous êtes en arrêt de travail pour garde d'enfant, vous basculer également en chômage partiel.

⛔️ Votre employeur ne peut pas refuser de vous placer au chômage partiel dès lors que vous lui transmettez votre certificat d'isolement. Cependant, il peut vous proposer de travailler à distance, si c'est possible.

A noter : le chômage partiel se distingue du chômage. Effectivement, en activité partielle, votre contrat de travail est simplement suspendu.

Depuis le 1er mai, vous pouvez alors bénéficier du chômage partiel. Vous pouvez ainsi percevoir une indemnité à hauteur de 70 % du salaire brut, soit 84 % de votre salaire net.

Bon à savoir 🔍 : si vous êtes rémunéré au Smic, vous percevez 100 % de votre salaire brut.

Cette bascule en activité partielle vous permet alors d'éviter une forte baisse de vos revenus. Effectivement, en arrêt de travail, l'indemnisation correspond à 66% de votre salaire à compter du 30ième jour d'arrêt. Puis, l'indemnité descend ensuite à 50% de votre salaire à compter du 60ième jour d'arrêt.

🤷 Votre employeur refuse de vous faire bénéficier de ce régime ? Dans ce cas, vous disposez de plusieurs possibilités :

  1. Envoyez-lui un courrier en recommandé avec accusé de réception : dans ce courrier, demandez-lui de bien vouloir respecter les dispositions de l'article 20 de la loi n° 2020-473 du 25 avril 2020 de finances rectificative pour 2020.
  2. En l'absence de réaction de la part de votre employeur, vous avez la possibilité de contacter l'inspection du travail, qui pourra vous aider et vous défendre face à votre employeur.